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Les mauvaises routes: une malédiction russe?

Les mauvaises routes: une malédiction russe?

24.10.2011 — Analytique


La région de Sverdlovsk a prévu d'allouer 10 milliards de roubles à la réparation des routes en 2012. Selon les entreprises de construction, si on continue à octroyer au budget des sommes aussi insignifiantes, la reconstruction du réseau routier prendra au minimum 50 ans. Les experts indépendants prédisent que même le budget de la région toute entière ne suffirait pas à reconstruire toutes les routes si l'État ne prend pas le soin de contrôler les chantiers et ne change pas son habitude d'évaluer le travail des constructeurs en fonction du nombre de kilomètres reconstruits. Cependant, comme l'a éclairci le correspondant de "RusBusinessNews", le statu quo actuel arrange tout à fait les fonctionnaires, autrement ils n'essaieraient pas de résoudre tous les problèmes du secteur en construisant des routes payantes.

Le réseau routier de la région de Sverdlovsk compte 11 000 kilomètres de routes. Les normes prescrivent chaque année d'en réparer 1 000 kilomètres et d'en reconstruire tout autant. Les constructeurs routiers ne tiennent pas les délais ce qu'ils expliquent par le mauvais financement du secteur. D'après les données du responsable adjoint de l'institution régionale "Gestion des routes automobiles" Nikolaï Khamitsevitch, l'année la mieux financée a été l'année 2006 où 12 milliards de roubles (soit 10 % du budget régional) ont été octroyés au secteur, ce qui a permis de reconstruire 500 kilomètres de routes et d'en construire 180 nouveaux kilomètres. Mais au fur et à mesure, la situation s'est dégradée: en 2009 les dépenses ont été réduites à 4 % du budget. Depuis ces deux dernières années, la croissance n'augmente qu'au compte-goutte: 5% du budget en 2010, 6% en 2011. Dans l'absolu, 240 kilomètres devraient être remis en état cette année et 18 kilomètres de nouvelles routes devraient être construites. En 2012, le financement devrait atteindre 10 milliards. Cependant, selon N. Khamitsevitch, il en faudrait au moins 15 milliards.

Les automobilistes considèrent que les constructeurs routiers n'ont pas à se plaindre. De nombreux russes pensent que le coût d'un kilomètre carré de route coûte bien moins cher en Europe que dans leur Patrie. La différence v a dans les poches des constructeurs. Les automobilistes sont persuadés que la diminution des vols et de la corruption, ainsi que l'augmentation des délais de réparation aux dépends de la construction de routes en béton au lieu de routes en béton et asphalte permettrait de combler les moyens financiers manquants. Cependant, selon les experts ces raisonnements sont infondés.

L'ancien Directeur technique de la SA "URALGUIPRODORNII" Igor Pétrounine souligne la fait que les devis subissent des expertises avant d'être adoptés par le gouvernement régional. La composante de corruption dans le devis est peu probable les experts tenant à préserver leur réputation. D'après lui, en Russie le prix d'un kilomètre de route est comparable aux prix européens et américains. Quant à toutes les discussions sur les dépenses excessives pour la construction de routes, elles sont lancées par ceux qui voudrait détourner l'attention afin de cacher des chiffres éloquents: la Russie dépense seulement 0,5% de son PIB pour son réseau routier, alors qu'aux États-Unis ce taux atteint 3%, et qu'il s'élève à 5% au Japon. Cette différence si importante s'explique par le fait qu'en Russie les routes sont financés selon un principe résiduel.

Les couvertures de ciment et béton sont de meilleure qualité et devraient permettre par conséquent une économie sur les dépenses d'exploitation. Toutefois elles nécessitent des investissements extrêmement importants. Les couvertures en béton et asphalte peuvent tout à fait concurrencer celles en ciment au niveau des prix, si sont mises en place une série de conditions garantissant un intervalle entre les réparations d'au moins 15 années. Les routes, affirme I. Pétrounine, peuvent se passer de grosses réparations pendant une quinzaine d'années si l'on fournit aux compagnies locales des équipements importés (les équipements russes ne sont pas capables d'assurer la qualité de tous les aspects des travaux) et si l'on exerce contrôle effectif à toutes les étapes des travaux, et en particulier à la préparation de la chaussée.

Aujourd'hui en Russie il n'existe ni équipements de qualité, ni vérifications nécessaires dans le secteur routier. Selon Nikolaï Khamitsevitch, obliger les constructeurs routiers à se procurer des équipements efficaces serait possible grâce à la mise en place de mesures administratives ou législatives. Les autorités biélorusses ont choisi la première voie en obligeant les entrepreneurs à se rééquiper en fonction de la vétusté de leurs équipements, ce qui a été plutôt réussi: en ce qui concerne son stade de développement du réseau routier, le pays dépasse de loin la Russie bien que celle-ci soit plus riche. La deuxième voie suppose le durcissement des exigences relatives à la qualité de la chaussée, ce qui obligerait les compagnies à se rééquiper. Les autorités russes n'ont pas encore déterminé leur voie et ne se s'intéressent pas particulièrement à la question de savoir qui et avec l'aide de quels équipements sont construites les routes.

La mauvaise qualité des routes découle, selon Nikolaï Khamitsevitch, directement de la Loi sur les achats d'État (loi fédérale N94), qui permet aux compagnies les plus faibles de remporter les marchés. Les non-professionnels sabotent les délais, ou tout simplement comblent les travaux de réparation puis sont mis en faillite. Pour contrer cela, il serait nécessaire selon les fonctionnaires de réaliser une pré-sélection entre les diverses sociétés de construction routières. On pourrait, par exemple, éliminer les participants les plus faibles en renforçant les délais d'exécution des travaux. Les compagnies disposant d'équipements efficaces auraient alors plus de chances d'être sélectionnées.

Les autorités promettent de résoudre les problèmes de ce secteur dans le cadre du projet de construction d'autoroutes payantes. Le consortium "Avtodor" spécialement créé à cet effet, a reçu des responsabilités particulières. Toutefois, en réalité, l'entreprise elle-même de construire des routes payantes semble absurde aux experts: selon le chef du service des ventes de la SA "Irmach" Sergueï Rouzhetsky, ces dernières ne seront jamais rentables parce qu'il n'y a jamais eu, et il n'y a pas le trafic nécessaire sur les routes du pays (20 000 automobiles aux jours). De plus, la mentalité des Russes ne les incite pas à payer pour ce qu'ils peuvent recevoir gratuitement. C'est pourquoi, il n'est possible de gagner de l'argent sur les routes que par un seul moyen: en rendant inévitable le passage des automobilistes sur les grands axes routiers. Selon les experts, il est déjà évident qu'on se dirige dans cette direction.

Vladimir Terletsky

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