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Le "logement communautaire" russe va être gelé

Le "logement communautaire" russe va être gelé

17.04.2012 — Analytique


Le gouvernement russe a enfin porté son attention sur le "marécage" des services collectifs. On a l'intention de faire reprendre ses sens à ce secteur inefficace et extrêmement coûteux de la manière la plus radicale - en gelant les tarifs pour les services collectifs. Les experts interrogés par l'observateur de "RusBusinessNews" notent que les SC (services collectifs) "gelés" mourront si les autorités ne limitent pas en même temps les appétits des managers des sociétés énergétiques et des services collectifs.

Le premier adjoint du président du comité de la Douma d'état de la FR pour la politique du logement et des services collectifs Elena Nikolaeva a promis au complexe du carburant et de l'énergie une dure vie. Selon elle, Vladimir Poutine, après l'investiture présidentielle, a l'intention de geler les prix pour les produits énergétiques et de fixer pour trois ans les tarifs des services communaux. Cette mesure, pense-t-on à la direction du pays, obligera les entreprises du secteur à optimiser leur activité et à ne pas mettre la main dans la poche du consommateur à chaque fois.

Le chef du laboratoire de l'Institut des études énergétiques de l'Académie russe des sciences Andreï Khorchev pense que l'on peut théoriquement geler les tarifs des services collectifs pour trois ans (en fixant simultanément les prix des produits énergétiques), si les autorités possède une source à valeur requise d'investissements dans le secteur. Ce sont aujourd'hui seulement les tarifs. Les sociétés ayant reçu au cours de la réforme des actifs énergétiques ne pensent principalement qu'à "écrémer" à partir des capacités de production possédées. Elles ne risquent pas en investissant de l'argent dans la modernisation de la base technologique puisque personne ne peut garantir leur retour. En outre, les sociétés travaillant dans les régions dans leur grande majorité ne sont pas capables dans de courts délais d'accumuler les ressources financières nécessaires pour l'upgrade sans l'aide de l'État et des municipalités.

Dans la pratique, des problèmes supplémentaires peuvent survenir pour les partisans du gel. L'expert de la Fondation pour la sécurité énergétique nationale Igor Iouchkov considère que le marché libre actuellement créé ne prévoit pas la régulation des prix. Les problèmes en relation avec la réforme du secteur de l'énergie électrique sont plus que suffisants et sans le gel des prix, puisque les tarifs pour la vente de l'électricité à la population sont fixés par l'État et que les sociétés de distribution l'achètent sur le marché à un prix libre. Cela engendre un soutien croisé que les autorités essaient de se débarrasser depuis plusieurs années mais sans succès pour l'instant. Le gel des tarifs des SC engendrera une plus grande charge sur l'activité puisque objectivement l'électricité augmentera annuellement. Une telle situation peut entraîner les services collectifs dans un piège : il ne pourront pas aligner les tarifs même sur l'inflation et il est peut probable qu'ils tiennent trois ans avec un déficit.

Le chef de la direction pour les livraisons d'énergie électrique et des puissances de la SA de type ouvert "Société énergétique de gaz de Sverdlovsk" Viatcheslav Geïde pense que le transfert des frais réels pour les produits énergétiques de groupes de consommateurs vers d'autres est, probablement, inévitable puisque le secteur énergétique russe ne peut pas être entièrement de marché. Mais il faut faire cela correctement en tenant compte des intérêts des maillons de toute la chaîne - en commençant du producteur du produit énergétique primaire et en terminant par le consommateur final du service collectif, - en utilisant les mesures non seulement de régulation étatique mais aussi et de soutien. La tâche n'est pas simple, elle nécessité une étude approfondie et une longue période pour sa résolution.

V. Geïde est persuadé que les actions pensées et d'ensemble des autorités sur le travail des sociétés énergétiques ne se feront pas sentir puisque n'importe quelle entreprise doit penser en permanence à la baisse de ses propres dépenses et à l'amélioration de la qualité de sa production et services. Les prix fixés sur une longue période (tarifs), en général, rendent le producteur et le consommateur des produits énergétiques plus loyaux l'un envers l'autre. Les relations de confiance se reflètent tant sur la discipline de paiement que sur l'introduction conjointe de projets économes en énergie, avec une efficacité compréhensible et prévisible pour toutes les parties. Une nouvelle stimulation pour le développement apparaît dans les sociétés.

Le Directeur général de la SA de type fermé "GAZEKS" Denis Pasler a démontré cela dans la pratique en promettant en 2012 de ne pas revoir le tarif pour le transport de gaz pour les consommateurs de la région de Sverdlovsk. Avec cela, la société a l'intention d'investir dans la production 18% de plus d'argent qu'en 2011. La croissance des investissements, affirme le top manager, a été possible grâce à la modernisation des réseaux, à la construction d'objets d'approvisionnement de gaz et à la structure effective de gestion.

La GAZEKS est prête à geler les tarifs sous réserve que la SA de type ouvert "Gazprom" n'augmente pas le prix du carburant pour la population de plus de 15%. Et personne ne peut garantir cela. Le monopoliste gazier, affirme I. Iouchkov, a besoin d'argent pour de nombreux projets - y compris pour la gazéification des régions. Est-ce que le Président Vladimir Poutine peut dans ces conditions stopper la croissance des prix du gaz - grande question. D'ailleurs, même si les autorités en ont la volonté, il peut ne pas y avoir de retour du gel des prix : selon les experts, il n'y a pas de lien direct entre les tarifs et l'efficacité des sociétés.

Viatcheslav Geïde est persuadé que la fixation des tarifs ne conduira pas seule à une optimisation importante de l'activité des sociétés du complexe collectif. L'État doit encourager les sociétés à introduire des technologies modernes efficaces et, possiblement, cofinancer différents types de travaux - par exemple, la modernisation des systèmes d'approvisionnement en chaleur des villes et des localités.

Le problème consiste en ce que l'État n‘a pas d'argent pour la modernisation. Igor Iouchkov porte l'attention sur le fait que même la "МRSK Holding" publique a élaboré son programme d'investissement d'une valeur de 1,8 trillions de roubles pour 2011-2015 à partir du calcul d'une augmentation des tarifs de 20% par an. Les autorités ne pourront probablement pas refuser au secteur de l'énergie : il lui faut réellement beaucoup de fonds pour renouveler l'équipement usé. La sécurité du pays dépend de cela : il n'y a pas actuellement en Russie de ressources pour remplacer les grosses stations électriques, et si une station s'arrête, il n'y aura rien pour la remplacer.

Les experts voient une source importante de ressources dans l'augmentation de la transparence des sociétés du secteur énergétique et des SC, mais également dans le renforcement de la responsabilité des dirigeants pour l'utilisation de l'argent provenant des consommateurs. Mais est-ce que les autorités auront le courage de faire ce pas - grande question. Jusqu'à présent, le Kremlin a préféré "geler" toutes les plus grandes questions, y compris la corruption. Il semble que le temps est venu et pour les SC.

Vladimir Terletsky

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