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Aimer l’Oural à la française

Aimer l’Oural à la française

14.07.2009 — Analytique


Parmi les étrangers les Français semblent être les plus grands critiques des conditions dans lesquelles on fait des affaires dans la région ouralienne. Comme l'a dit dans son interview à RusBusinessNews le Consul général de France à Ekatérinbourg Claude Crouail, cela s'explique par le fait qu'ils arrivent avec les projets d'investissements de grande envergure.

 

- Mr Crouail, comment vous trouvez la région de l'Oural et comment évaluez vous son potentiel économique?

- Cela va faire bientôt deux ans que je travaille ici. Je m'occupe surtout des questions de promotion du business français et je travaille sur la facilitation du système de délivrance des visas.

Pour être objectif, il faut dire que le District fédéral de l'Oural a un grand potentiel car c'est ici qu'on produit 70% du pétrole russe et 90% de son gaz, sans oublier l'industrie, notamment la métallurgie. C'est pourquoi il y a de grandes raisons de venir ici et d'investir dans l'économie locale.

Mais les étrangers qui viennent ici pour faire des affaires rencontrent aussi de grands obstacles. Au niveau officiel on procède à la signature des conventions bilatérales et des accords de coopération entre la France et la Russie. Pourtant il est plus difficile de faire quelque chose de concret dans l'économie. Peut-être cela est dû au fait que pendant presque toute la période soviétique l'Oural est resté une région fermée aux étrangers et les contacts étaient peu nombreux.

Or, il y a eu une époque à la fin du XIX siècle quand les Français arrivaient dans l'Oural et la Sibérie. Les banques françaises et nos ingénieurs ont participé à la construction du Transsibérien. Mais après on a connu une longue période de fermeture qui s'est étendue jusqu'au début des années 90. La réticence à l'égard des étrangers subsiste toujours, et je le ressent régulièrement.

Comme l'industrie de guerre occupait et continue toujours à occuper une place importante dans le tissu économique, on agit souvent avec beaucoup de précaution lorsqu'il s'agit des étrangers. Ce serait bien si les questions de sécurité ne touchaient pas tous les secteurs économiques. Le dernier contrat signé à Nijni Taguil entre les entrepreneurs russes et français nous donne de l'espoir (L'accord sur la poursuite de l'équipement des chars T-90C de Ouralzagonzavod destinés à l'exportation avec des caméras de la compagnie française Thales Optronics - commentaire de la rédaction).

Ce n'est pas un secret qu' à l'époque soviétique ici se trouvaient les grandes entreprises industrielles, mais dans les années 90 suite à la privatisation beaucoup d'entre elles ont passé dans les mains de nouveaux propiétaires et n'ont pas été ni reconstruites ni modernisées. Comme résultat, plusieurs usines aujourd'hui sont presque arrêtées car elles se sont trouvées dans une impasse: leur production n'est pas compétitive à cause de son grand prix de revient. Les vieilles usines sont très énergivores et emploient un grand nombre de gens. Vue que les entreprises n'ont pas réussi à se moderniser pendant la période de la croissance économique entre 2000 et 2008, elles connaissent aujourd'hui de grandes difficultés.

Si en Europe l'investisseur peut trouver un site muni d'une infrastructure, ici ce n'est pas facile de trouver un bon milieu.

 

- Par contre, ici peut-être cela coûte moins cher qu'en Europe?

- Non, ce n'est pas moins cher. Ici il est courant de penser que l'étranger est riche, donc il peut payer. C'est pourquoi souvent les négociations peuvent durer longtemps.

 

- Quels sites présentent un intérêt pour les Français?

- La France dispose d'un savoir-faire dans plusieurs domaines. En gros, les entreprises qui investissent, par exemple, dans l'économie chinoise le font pour élargir leurs débouchés, disons, dans l'économie russe. Avec son développement économique l'Oural devient un grand marché, d'où l'intérêt que nos entreprises portent pour cette région.

Or, il existe des problèmes d'attribution des terrains, transportation des marchandises, du raccordement aux réseaux (électricité, gaz, eau) etc. Il faut se mettre d'accord avec tout le monde, mais en même temps on devient victime d'un léger chantage ayant pour but de vous extorquer de l'argent. Quand l'investisseur étranger arrive il se trouve vite pris dans un étau. C'est pourquoi beaucoup d'entrepreneurs français après avoir pris connaissance de la situation sur place, commencent à se poser des questions et prennent la décision de rentrer. Car pour eux tout est compliqué et embrouillé.

La Russie a un concurrent puissant dans sa lutte pour les investissement. Il s'agit de la Chine qui applique une politique très souple à tous les investisseurs. Voila pourquoi lorsque les conditions pour le business deviennent trop difficiles les investisseurs quittent la Russie pour aller plus loin vers la Chine et l'Extrème Orient.

 

- Est-ce que l'administration de l'oblast de Sverdlovsk et son gouverneur n'aident pas les investisseurs étrangers?

- Si. Mais les pouvoirs de l'oblast sont très haut placés. Ils ont beaucoup d'idées et de bonnes intentions. Alors que sur place chaque administration ou une structure privée ont leur idée, comment travailler avec les étrangers. Il serait pourtant idéal si toute entreprise devait se mettre en contact seulement avec les structures économiques et non pas politiques.

Pour l'instant, il n'y a que de grandes entreprises qui peuvent venir travailler ici. Elles peuvent embaucher des consultants qui étudieront à fond la situation et aideront les entreprises à agir avec plus de sûreté.

Pourtant, il n'y a pas que les investisseurs étrangers qui y trouvent leur compte. Ce sont les PME qui créent la diversité et le confort dans toute l'Europe. Si on ne fait pas développer la petite et moyenne entreprise dans la région de l'Oural, il n' y aura pas de vraie concurrence, donc le niveau des prix restera toujours très élevé. Le développement de l'hôtellerie à Ekatérinburg est un très bel exemple. L'arrivée des chaînes hôtelières connues sur le marché crée de la concurrence qui fait baisser les prix et offre le plus grand choix.

 

- Vous trouvez que les prix dans l'Oural sont très élevés?

- Oui. Vêtements, chaussures, même les biens de consommation courante - tout est très cher. La raison est que l'économie manque de souplesse et de concurrence. Ici il existe des branches entières monopolisées par de hommes d'affaires puissants. Pourtant le buisness devrait être libre.

 

- Cela vous arive suvent d'entendre les hommes d'affaires français se plaindre des conditions dans lesquelles ils sont obligés de faire les affaires?

- Non, ils ne se plaignent pas. Tout simplement il y a beaucoup d'entrepreneurs qui arrivent dans l'Oural pour la première fois et ne reviennet plus. Pourtant il y a aussi ceux qui tombent amoureux de la région.

 

- Quels sont les secteurs économiques qui intéreseent avant tout les entreprises françaises dans l'Oural?

- Actuellement les grandes entreprises françaises sont assez présentes dans l'Oural : Lafarge, Lessafre, Areva T&D, Scheider electric, Auchan...

Il existe des projets de développement de l'aéroport Koltsovo à Ekatérinbourg, car ici se croisent plusieurs lignes aériennes. Il lui manque des capacités de prise en charge des marchandises et de leur trillage, alors que le besoin existe. Trois compagnies françaises seraient intéressées par le développement de la logistique de transport à Koltsovo et la transportation des marchandises de l'Europe en Chine via Ekatérinbourg.

 

- Quelles sont les perspectives de coopération dans l'industrie de la défense?

- Nous avons des points de convergence. Certains pays-producteurs des armes travaillent en coopération. Prenons par exemples les Américains, les Anglais et les Israéliens qui travaillent très bien ensemble. La France, comme la Russie, travaille indépendamment. C'est pourquoi on devrait coopérer dans ce domaine. Et on a déjà des succès.

 

- Quels schémas utilisent les Français pour promouvoir leurs produits, technologies et investissements dans l'Oural?

- En partie dans leur conquête des marchés étrangers ils sont appuiés par le Minisère français de l'économie extérieure. Mais on suppose que si une compagnie décide de mettre en oeuvre un projet d'investissements à l'étranger, elle le fait à ses frais et l'Etat n'a rien à voir avec cela. L'Ambassade peut seulement effectuer le suivi pour que les conditions de la réalisation des grands projets soient respectées.

Mais il existe des exceptions. Si le projet a un fort coefficient de capital et entraîne l'arrivée d'autres compagnies françaises des branches connexes, il peut se doter des garanties du gouvernement français. Cela s'est produit une fois dans l'Oural lors de la construction de l'hôtel Hyatt Regency Ekaterinburg. Au cours de la réalisation de ce projet, le revêtement du sol, les meubles et tout l'équipement intérieur ont été importés de France.

 

- Y a-t-il beaucoup d'ouraliens qui vont en France? Quelle est la dynamique de délivrance des visas?

- O a commencé à délivrer les visas à Ekatérinbourg il a un an et demi. En 2008 on a délivré près de 16 mille visas. Cette année, à cause de la crise, nous ne seront pas capables d'augmenter ce chiffre et resterons au même niveau. Au cours du premier semestre 2009 on a délivré 6 500 visas.

Mais le potentiel d'augmenter ce chiffre existe car beaucoup d'ouraliens n'ont pas encore visité l'Europe Occidentale. Nous faisons la publicité de notre pays et tâchons d'expliquer aux touristes russes par l'interméidaire des agneces de voyage, qu'il existe en France des endroits plus abordables au niveau des prix que Nice, Courchevel ou Paris.

Il existe beaucoup de régions riches en monuments historiques et en traditions culturelles. Par exemple le Sud-ouest de la France, de Bordeaux à Toulouse, toute la Bourgogne. En Ouest c'est la Bretagne et la Normandie avec l'air pur de l' Atlantique, la bonne cuisine et le vin. Et tout est très bon marché et de bonne qualité.

Nous travaillons dans la région de l'Oural avec presque toutes les agences de voyages sérieuses. Il y en a à peu près 80, dont 10 se spécialisent en voyages en France. Ce sont elles qui nous déposent le plus de demandes de visas.

L'interview a été préparé par Pavel Kober

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