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Siemens partagera avec Sinara la technologie du passé

Siemens partagera avec Sinara la technologie du passé

29.07.2010 — Analytique


Dans la région de Sverdlovsk, la société conjointe "Locomotives de l’Oural", crée entre le groupe Sinara et le consortium Siemens s’est mise au travail. L'entreprise envisage de livrer vers 2016 des locomotives électriques de transport de marchandises avec un moteur à induction allemand à la Société des Chemins de fer russes. Les managers de "Sinara" parlent de saut technologique dans le secteur national de la construction de locomotives. Cependant, les experts ont attiré l'attention du correspondant de "RusBusinessNews" sur l’âge de "la nouveauté", qui a déjà près de trente ans, et supposent que les russes ne bénéficieront d’aucun transfert de technologie, puisque dans cela n’aurait aucun intérêt pour les allemands.  

La partie russe possède 51% de la société conjointe "Locomotives de l’Oural", et le consortium Siemens 49 %. L'entreprise a été créée sur le terrain industriel de l'usine de construction mécanique ferroviaire de l’Oural (UZZhK, dans la région de Sverdlovsk) qui, en 2006 avait lancé la production de locomotives électriques de transport de marchandises avec moteur à collecteur. Les possibilités d’UZZhK permettent de fabriquer jusqu'à 60 machines par an. En parallèle est réalisé un travail de construction d’une deuxième ligne qui devrait permettre de doubler les capacités de production, mais pour l’instant cela n’est pas encore nécessaire : en 2010 l'usine n’envisage pas de produire plus de 50 locomotives.

Le travail de création de la société conjointe a commencé en 2008. "Sinara", qui a commencé à partir de zéro la production de ses locomotives électriques, a décidé de faire concurrence à l'alliance créée entre la holding russe "Transmashholding" et le français Alstom, qui avait débuté la création d’une locomotive électrique avec moteur à induction. Sans perdre de temps sur l'élaboration de leur propre système de propulsion, les managers de Sinara ont misé sur les moteurs déjà prêts du consortium Siemens. On suppose que sur les premières machines de nouvelle génération le moteur et une série de pièces détachées proviendront d'Allemagne, puis qu’ensuite leur production sera localisée en Russie.  

Cependant la création de la société conjointe a été retardée: selon les experts, les allemands auraient hésité en raison de la quantité insignifiante de commandes du côté des cheminots. Sinara affirme que l’année dernière l'usine aurait produit 25 locomotives. Printemps 2010, la situation s’est un peu améliorée : la Compagnie russe de chemins de fer a signé avec Sinara un contrat de livraison de 42 milliards de roubles pour 2011-2016 de 221 locomotives avec moteur à induction. Les cheminots ont également décidé d'acheter 240 locomotives à collecteur pour une somme de 23,2 milliards de roubles pour les années 2010 à 2012. 

Ces chiffres ont persuadé Siemens de l'opportunité de créer cette société conjointe. Le Directeur général de l’OOO "Locomotives de l’Oural" Alexandre Saltaïev a annoncé aux collaborateurs d’UZZhM que dans les prochaines années, l’entreprise aurait du travail et que les salaires seraient payés, puis il a exprimé sa satisfaction d’avoir enfin surmonté le cauchemar de la crise de 2009.  

Cependant l'expert-analyste du Département des études sur la construction mécanique de l'Institut des problèmes des monopoles naturels Konstantin Kostrikine doute que la Compagnie des chemins de fer achète près de 500 locomotives par an pendant les 2-3 années à venir, comme cela a été prévu dans la "Stratégie de développement de la construction de matériel de transport de la Fédération de Russie en 2007 - 2010 et jusqu'à 2015". La réduction du programme d'investissements oblige les cheminots à reconsidérer chaque année le chiffre des achats du nouveau matériel roulant. Au printemps dernier le Président de la Compagnie Vladimir Jakounine a indiqué qu'en 2010-2011 la compagnie avait l'intention d'acquérir 732 locomotives. "Transmashholding" devrait recevoir la part du lion avec 566 unités de commande, quant à Sinara, 166 locomotives électriques devraient lui être achetées. 

Selon le Président du Conseil des Directeurs de l’OOO "Locomotives de l’Oural" Evgueni Kopeïn, cette année l'entreprise devrait produire 50 locomotives avec moteur à collecteur et 90 pour 2011. En outre deux locomotives électriques expérimentales avec moteur à induction seront produites en 2010 et encore onze unités l'année suivante. Aussi, malgré le contrat signé il lui est difficile de dire combien de locomotives l'entreprise produira en 2012 : d'après lui, les chiffres se préciseront ultérieurement.

Les experts en profitent pour souligner que "Sinara" et la "Compagnie russe des chemins de fer" qui ont signé un contrat en mai 2010 ne comptent pas l’exécuter. Les chiffres qu’il contient cherchaient probablement à impressionner Siemens. Il est évident qu’avec leurs capacités de production, les "Locomotives de l’Oural" ne pourront pas produire 140 locomotives en un an et demi, sans mettre en exploitation la deuxième ligne industrielle. Evgueni Kopeïn affirme que ce travail est en cours: 459 millions de roubles sont nécessaires afin de pouvoir doubler les capacités de l'usine. Mais, contrairement aux déclarations précédentes, il est peut probable que la deuxième ligne apparaisse en 2010, puisqu’elle n’est pas nécessaire. 

Les employés des "Locomotives de l’Oural" ont indiqué au commentateur de "RusBusinessNews" que l'usine n'était pas prête à produire 100 locomotives électriques par an. Selon eux, l’année dernière, c’est avec grande difficulté qu’ils ont réussi à produire près de deux dizaines de machines et il leur sera très dur de faire 50 locomotives cette année. La principale raison de cette mauvaise productivité réside dans l’absence de pièces nécessaires.   

Les experts affirment que les entreprises russes de construction mécanique se trouvent dans une situation délicate et de plus, ne travaillent pas uniquement sur la construction du matériel de transport, ce qui se fait ressentir sur les rythmes de livraison et sur la qualité des produits. Mais l'essentiel ne réside pas là. La réduction du programme d'investissements de la Compagnie russe de chemins de fer gêne la mise en place de travaux de recherche et d’études expérimentales dans les "Locomotives de l’Oural". La menace d’une perte des marchés oblige l'entreprise à acheter aux compagnies étrangères des produits finis et des technologies qu’il est difficile de qualifier de "nouvelles". 

Selon le Directeur du Bureau de Recherche et de Développement en automatisme Nikolaï Manko, l’entreprise fédérale de recherche "NPO automatique" aurait proposé à "Sinara" d'utiliser dans une nouvelle locomotive électrique le principe de l’excitation par aimants permanents, qui permettait de relever le rendement du moteur de 6 % en comparaison du moteur asynchrone. Mais la direction de "Sinara" a décidé de préférer la technologie allemande, qui a été élaborée il y a déjà près d’une dizaine d’année. Il a été dit aux ingénieurs du Bureau que Siemens avait travaillé sur le moteur à excitation par aimants permanents pendant 20 ans et que ces recherches n’avaient pas abouti. Nikolaï Manko considère qu’il s’agit là d’une position erronée: la corporation allemande réalise des modèles expérimentaux et met au point de nouvelles technologies, mais propose aux "Locomotives de l’Oural" des conceptions dépassées.  

D’après le chef du département du bureau d’études de la société "Locomotives de l’Oural" Vitali Brexon, le moteur à induction n’est pas si ancien qu’on veut bien le dire si on le compare au moteur à collecteur, dont sont équipées toutes les locomotives russes. Mais il admet que l’excitation par aimants permanents constitue la technologie de demain. Plusieurs pays travaillent dans cette direction – y compris la Russie, mais les russes ont du mal à faire un moteur compétitif sans disposer des technologies correspondantes y compris pour la production des convertisseurs de traction. Selon l’ingénieur, il faut aller progressivement vers le sommet. C'est pourquoi les managers des " Locomotives de l’Oural" comptent sur le fait que Siemens leur transmette des technologies, et que le moteur à excitation par aimants permanents devienne le degré suivant du développement de l'entreprise. 

Nikolaï Manko est plus pessimiste. Il ne doute pratiquement pas du fait que le consortium allemand ne fasse passer la production des pièces aux russes. Aucune localisation de la production n’aura lieu selon l’expert, parce que les clauses du contrat prévoient que 80% des pièces nécessaire à la construction de la nouvelle locomotive électrique seront livrées par les producteurs russes. Siemens s'est engagé à faire seulement le moteur et les convertisseurs, ce qui constitue plus de la moitié du coût de la locomotive. La localisation signifie une réduction de la participation des allemands sur le projet et, en conséquence, des revenus, ce qui ne les satisfera probablement pas, en prenant en compte la part de Siemens dans la société conjointe. 

Hans-Jörg Grundmann, le Président du département "Mobilité" du consortium Siemens AG, a déclaré aux managers de "Sinara" que la coopération était avantageuse pour les partenaires, les clients et la région, puisque, en travaillant avec les " Locomotives de l’Oural ", ils assument la responsabilité de la localisation de la production dans la région de Sverdlovsk. Cependant dans sa conversation avec les journalistes il était plus retenu. D'après lui, le succès de la localisation dépend non seulement d’une gestion et d’une direction compétente, mais aussi d’une ingénierie de haute qualité. Aussi Monsieur Grundmann a-t-il souligné qu’il avait rencontré les professeurs de l'Université technique de l'Oural, mais qu’aucun accord pour la préparation commune des ingénieurs pour la construction mécanique n'avait été atteint.  

Vladimir Terletsky

 

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