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Mobilisation à la russe20.01.2014 — Analytique Un nouveau plan de mobilisation de l’économie a été adopté en Russie. Il prévoit une forte augmentation de sortie de production militaire en cas de conflits. Et il suppose l’introduction dans les entreprises du CIM de lignes de production modernes. Les experts sont certains que les nouvelles règles de passation des commandes d’état entrées en vigueur en 2014 permettront à l’industrie de se moderniser. Mais, comme l’observateur de "RusBusinessNews" l’a découvert, le processus n’est pas simple : le financement du réarmement technologique diminue et les capacités excédentaires restent. Mais le plus important n’est pas cela : la destruction du potentiel de production national a lieu à la place de la modernisation des vieilles entreprises. La doctrine de défense réalisée en Russie jusqu’en 2014 supposait la conservation des capacités de production en cas de guerre totale. Les entreprises du CIM entretenaient à leurs frais les capacités excédentaires qu’ils étaient obligés de mettre à jour périodiquement. En cas d’infraction des délais d’upgrade, le gouvernement, qui dans les années 90 n’achetait pratiquement pas d’armes et de matériels, leur mettait des amendes sans pitié. Cette pratique retirait l’argent du secteur et elle ne permettait pas aux entreprises de réaliser des travaux de recherche et développement. Quand en 2011 il y a eu une nouvelle définition des forces dans l’espace économique mondial, les autorités russes ont considéré que dans les conditions modernes il faut s’opposer à un ennemi non pas avec la quantité mais avec la qualité. Il a été réalisé un cours pour la création de productions souples de haute technologie. Un nouveau plan de mobilisation, affirme le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine, a libéré de cette charge inutile plus de 800 entreprises. Il a été décidé d’utiliser les ateliers mis en conservation "en cas de guerre nucléaire" pour la sortie d’une autre production. Il a été décidé de maintenir la capacité de défense du pays grâce à un équipement de haute productivité permettant d’augmenter sensiblement la sortie de production en cas d’urgence. Les autorités fédérales ont obligé les gouverneurs à adopter dans les six mois des plans de mobilisation régionale. Il a été mis en place dans le même temps une régulation d’état des prix pour la production livrée dans le cadre d’une commande pour la défense. On a essayé de rendre la procédure de formation des prix la plus transparente possible : le gouvernement a mis en place des prix pronostics, il a limité la rentabilité (20% des dépenses propres et 1% - des dépenses pour le paiement des services d’organisations tierces), il a prévu le prix maximum d’un contrat d’état. Les fonctionnaires espèrent que la passation de commande d’état de la défense selon la nouvelle loi permettra d’accélérer le réarmement technique des entreprises du CIM et, par conséquent, de réaliser la nouvelle doctrine de défense. Les régions ont déjà senti le changement de paradigme. Selon le directeur exécutif de l’Union des entreprises des secteurs de la défense de l’industrie de la région de Sverdlovsk Vladimir Koukarskikh, les capacités excédentaires diminuent, les amendes pour le non-respect des délais de mise à jour des capacités de mobilisation sont annulées et la rentabilité des entreprises augmente. Il lui a été cependant difficile de répondre à la question si ces processus aident à ralentir la modernisation des productions dépassées : "Oui, le réarmement technologique va de l’avant mais il n’y a pas de données exactes pour l’instant. Je considère absurde de parler de la modernisation sans les chiffres dans les mains. Ici tout n’est pas simple : la diminution du financement public est en cours dans une série d’entreprises – on ne sait pas exactement dans quel volume, – il reste les questions portant sur la méthode de formation des prix. Certaines dispositions dans la nouvelle loi ne nous conviennent pas et nous parlerons de cela à l’assemblée générale des entreprises du secteur". Le directeur général de la SA de type ouvert d’Ekaterinbourg "Usine d’appareillage radio" Sergueï Novoseltsev suppose que le CIM attend un nouveau durcissement de la politique des prix. Pas avec les méthodes volontaires réalisées du temps de l’ex-ministre de la défense Anatoli Serdioukov mais avec des approches plus intelligentes. En relation avec cela, il est certain que la nouvelle loi sur les commandes d’état de la défense n’aidera pas la modernisation. La radio-électronique russe a pris beaucoup de retard ces dernières décennies par rapport à ses concurrents étrangers et elle ne pourra pas surmonter ce fossé sans des investissements massifs. Le Ministère de la défense finance seulement les centres de recherche et de développement importants et c’est pour cela que la majorité des entreprises doit se développer à leurs frais. La rentabilité établie à 20% leur coupe fortement les ailes : avec une telle rentabilité on peut seulement réparer le toit d’un atelier, affirme S. Novoseltsev. La pratique montre que les usines ont réellement une rentabilité inférieure à 20%. Le premier adjoint du directeur général de la SA de type ouvert "Usine N°9" Nikolaï Kozlov affirme que la rentabilité ne dépasse pas généralement les 12% parce que tous les acteurs de la chaine de production défendent durement leurs intérêts. Cela est suffisant pour qu’une entreprise produisant une production intermédiaire (arme d’artillerie) puisse acheter un nouvel équipement. C’est bien plus difficile pour les usines assemblant une production finale. Le directeur général de la SA de type ouvert "Consortium "Sozvezdie" Azret Bekkiev a noté, lors d’une des assemblées du comité sur l’industrie de la défense de l’Union des constructeurs de machines de Russie, que dans l’aviation une entreprise de pièces détachées a des frais non seulement pour l’assemblage mais également pour la logistique du transport et de l’entreposage, les obligations garanties, l’assurance etc. Elle est obligée de faire cela avec 1% du bénéfice puisque la part principale des travaux et des services (jusqu’à 75%) est réalisée par des entreprises annexes. Il est très difficile de moderniser les entreprises mères, sortant une production finale, avec leur propre bénéfice et il est peu probable que les programmes fédéraux ciblés ne les aident. S. Novoseltsev affirme que les capacités de défense existantes dans le pays sont encore excédentaires pour la réalisation des tâches confiées par le gouvernement aux gens de la défense. Par conséquent, l’argent est dispersé dans les entreprises sans provoquer aucune avancée technologique sensible. Selon lui, elles ne peuvent pas se moderniser grâce aux programmes ciblés. Les entreprises doivent se rééquiper à leurs frais et préparer leurs cadres. Il leur faut pour cela être concurrentielles, mobiles et bien sûr très rentables. Les efforts du CIM tout comme du gouvernement doivent être orientés vers la création de productions de qualité et hautement efficaces. On observe ici quelque chose de totalement différent dans la pratique. L’usine d’automobile d’Oural (Miass, région de Tcheliabinsk), créée en son temps pour la production de camions militaires, non seulement ne se développe pas mais se dégrade ouvertement : les fonctions de production diminuent, les départements structurels disparaissent, les conceptions de construction dévaluent. Cela arrive parce que c’est déjà la deuxième année que l’usine n’a pas de commande d’état pour la défense : seules les forces du Ministère de l’intérieur ont commandé quelques dizaines de véhicules. Les sources dans l’entreprise du sud de l’Oural affirment que cela arrive parce que toutes les commandes militaires sont prises par la SA de type ouvert "KamАZ", dans des appels d’offres où il n’y a pas seulement des holdings industriels russes mais également des sociétés étrangères. Le potentiel de lobbying et, plus précisément, financier de la direction de "KamAZ" est tellement élevé qu’il a permis d’attirer de son côté le ministre de la défense Sergueï Choïgou. Tout cela ne serait pas bien grave (occuper deux usines avec les volumes actuels de commande d’état peut être effectivement impossible) mais le problème est que "KamAZ", comme l’affirment les experts, n’a pratiquement pas d’élaborations nationales. "Oural" en possède mais l’usine a besoin d’une modernisation cardinale. Cependant, au lieu d’améliorer ses propres technologies le propriétaire de l’usine Oleg Déripaska dirige l’entreprise sur la voie de "KamAZ" en empruntant des conceptions étrangères. Personne ne veut se fâcher avec l’oligarque : les collaborateurs du FSB ont écrit une lettre à Moscou indiquant que conformément à la doctrine de défense il ne faut pas équiper l’armée seulement avec du matériel sous licence mais "rien ne s’est amélioré avec le temps". Selon les pronostics, très bientôt il ne restera que des ateliers de production de pièces ou d’assemblage de véhicules étrangers à la place de l’usine de camions militaires. Et que faire s’il y a la guerre demain ? Vladimir Terletsky
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