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Les rêves russes aux obsèques des marchés boursiers12.10.2011 — Analytique Dans les prochaines années, la Russie va devoir faire face à des difficultés. L'exportation des capitaux augmente progressivement, et le pays commence à se heurter à une crise de liquidité. L'argent est évacué vers les filiales des banques étrangères, quant aux instituts de financement à long terme, en vingt ans les réformes attendues n'ont pas été mises en place. Les experts parlent d'une dégradation du marché boursier russe : les grosses compagnies industrielles ont cessé de se positionner sur les bourses nationales. La population, à la suite de l'affaire mettant en cause l'État relativement aux actions de la Banque du commerce extérieur "Vnechtorgbank" a perdu tout d'intérêt pour les valeurs mobilières. Les mauvais pronostics d'investissements ont soulevé chez le correspondant de "RusBusinessNews" une question logique : à partir de quelles sources certaines régions russes ont-elles l'intention de multiplier les investissements dans l'économie russe? La question de savoir si la crise des liquidités se transformera en crise à grande échelle dépendra du prix du pétrole et de l'adoucissement de la politique monétaire aux États-Unis et dans l'Union Européenne. Selon Viouguine, le système de réserve fédérale sera obligé de stimuler l'économie ce qui conduira à une hausse des prix du pétrole. Cela aurait comme avantage pour la Russie une recapitalisation des banques en Europe ce qui devrait beaucoup ranimer le marché. Mais les anciens taux de la croissance, tels qu'ils étaient en 2009-2010, seront bien loins : le PIB de la Russie ne pourra augmenter au maximum que de 2 à 3 %. Le pays s'attend à un développement avec une courbe en L: une chute de l'économie suivie d'une stagnation de longue durée. La Russie paie pour l'absence de capital national et pour le fait qu'elle est beaucoup trop orientée vers les marchés extérieurs. La constante dépendance de l'économie par rapport au prix du pétrole résulte, selon le Président du conseil d'administration de l'Association Alexeï Timofeïev, d'un développement insuffisant des instituts d'investissements. A la bourse des devises interbancaire de Moscou on enregistre seulement 750 investisseurs individuels. La population ne s'intéresse pas aux marchés bousiers ni aux fonds de cotisation d'investissements dont la valeur des actifs nets dans le PIB est de seulement 0,3 %. Cela signifie que qu'il n'existe pas d'instituts comme les fonds communs de placement en Russie. Les réserves sont également insignifiantes dans les caisses de pension non Étatiques : cet institut ne fonctionne pas non plus. L'analyse du marché boursier montre que dans le pays les capitaux sont distribués de façon extrèmement inégalitaire : 61,6% proviennent de dix grandes compagnies uniquement. La part du secteur gazier et pétrolier dans la capitalisation est de 47% ce qui explique évidemment la raison pour laquelle le marché dépend du prix du pétrole. Plus de la moitié des mouvements sur la bourse des titres provient de deux émetteurs : la Sberbank et Gazprom. Le marché du placement primaire des actions en Russie est mort : les industriels créent des holdings et réalisent des OPA à l'étranger, attirant ainsi jusqu'à 70% des investissements. Les compagnies russes se transforment subitement en compagnies étrangères. Une telle tendance fait une croix sur les projets du gouvernement russe de créer à Moscou un centre financier international : la part de la Russie dans la capitalisation mondiale s'élève seulement à 2%, аlors que la part de la Chine est de 7%, et celle des États-Unis, de 31%. Les experts ne comprennent pas comment le pays pourrait devenir un centre financier alors même que ses citoyens ne s'intéressent pas aux finances. Seuls 0,7% des habitants s'occupent d'investissements en Russie, alors qu'en Chine ce chiffre s'élève à 7%, soit 94 millions de personnes (quatre millions de plus qu'aux États-Unis). Le responsable adjoint du Service fédéral des marchés boursier de Russie Elena Kouritsyna explique le manque de désir des Russes de s'occuper d'investissements par diverses raisons : le manque de protection de la propriété privée, la violation des droits des investisseurs, l'absence de système judiciaire adéquat, le manque de transparence des décisions prises par les autorités, etc. Mais le principal problème réside, quand même, dans la pauvreté chronique de la population russe : de quel investissement peut-on parler si le niveau de revenu de la majeure partie des citoyens excède à peine le minimum vital? Les riches ne peuvent pas épargner : il est complètement absurde d'investir de l'argent dans des caisses de pension non Étatiques quand il est tout à fait impossible de prévoir quel sera le cours du rouble dans 20 ans. Cela fait des années que le pouvoir politique ne résout pas les problèmes précités c'est pourquoi il ne faut pas s'étonner que dans les autres pays se réalise le développement des instituts d'investissements et soit mise en place une instruction financière élémentaire de la population, alors que la Russie se trouve dans une situation de stagnation économique chronique. C'est dans les régions industrielles que cette stagnation se fait le plus ressentir. D'après le Ministre de l'économie de la région de Sverdlovsk Evgueni Sofryguine, les rythmes de la croissance dans la construction mécanique se sont ralentis, et les économies de la population fondent. Les citoyens n'ont tout simplement pas les moyens d'épargner pour des temps plus durs et encore moins de réaliser des investissements: en 2011, l'augmentation des salaires (de 14% selon les pronostics officiels) sera "engloutie" par l'inflation. Néanmoins le ministre est plein d'optimisme : le programme élaboré par les fonctionnaires "Augmentation de l'attrait d'investissements dans la région de Sverdlovsk" devrait permettre de tripler les volumes des investissements dans la région d'ici 2015 soit 600 milliards de roubles par an. Cependant la manière dont le gouvernement à l'intention de stimuler l'activité d'affaires dans les conditions de sortie des ressources à l'étranger et en absence dans le pays de capitaux nationaux, reste une énigme pour les spécialistes. Il est probable qu'il faille chercher la réponse dans les particularités de la culture politique russe: promettre de se marier ne signifie pas encore passer la bague au doigt. Vladimir Terletsky |
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