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Les fonctonnaires russes ont fait la peau à Tu-214

Les fonctonnaires russes ont fait la peau à Tu-214

20.04.2010 — Analytique


La direction de la Société anonyme ouverte "Corporation aéronautique unie" (OAK) a annoncé qu'elle arrêtait la production des avions Tu-214. Il est suggéré aux compagnies aériennes de se tourner vers les modèles plus modernes, développés par les constructeurs russes. Les experts pensent que les responsables de l' OAK ont précipité les évènements : les nouvelles conceptions n'apparaîtront pas du jour au ledemain, encore rien ne dit qu'elles seront plus profitables que Tu-214. Comme l'a pu apprendre l'observateur de RusBusinessNews, l'industrie aéronautique russe ne cherche pas à produire les avions compétitifs, et il lui faudra plus d'un an pour mettre en route la production.

L'avion moyen-courrier Tu-214, analogue russe des Boeing 757 et Airbus А-321, est exploité par des compagnies aériennes russes depuis 2001. Selon le dirigeant du service de presse de la compagnie aérienne "Transaero" Sergueï Bykhalk, l'avion bénéficie de toutes les qualités de vol pour rivaliser avec les aéronefs étrangers. Il existe seulement un problème au niveau des pièces de rechange et du service après vente. Le parc de "Transaero" compte actuellement trois avions Tu-214. Le contrat signé en 2005 prévoit la livraison de 10 avions dans le délai de deux ans mais le producteur n'a pas pu assurer les ventes programmées. 

Les experts disent que le prix de l'aéronef fixé par le producteur était inabordable pour les transporteurs aériens et ils ont préféré acheter les avions étrangers d'occasion, après avoir fait du lobbying au gouvernement pour obtenir les facilités douanières à leur importation. Certaines compagnies aériennes ont accepté d'acheter les avions russes et ont passé des contrats qui privéligiaient les acheteurs au détriment du producteur. Ce dernier a du faire des concessions car le Tu-214 était équipé du moteur PS-90A qui n'avaient pas été mis au point. Les constructeurs des moteurs de Perm n'ont mis le groupe de propulsion au point qu'en 2009 et ce nouveau moteur suit maintenant la procédure d'homologation. Pendant tout ce temps là le Tu-214 était produit en petites séries à l'usine de Kazan. Ainsi on a construit deux avions appelés à effectuer le contrôle de l'environnement dans le cadre du programme "Ciel ouvert", on a également réalisé la commande du gouvernement de la Fédération de Russie.

La crise a aggravé la situation en faisant disparaître les acheteurs des Tu-214. Le président de la société anonyme ouverte "OAK" Alexeï Fédotov a annocé que le prix de revient de Tu-214 est très élevé, ce qui empêche de réaliser des livraisons commerciales. On a pris la décision d'arrêter la production de ce modèle. Cette décision a été rendue publique deux mois après que le Ministre russe de l'industrie Viktor Khristenko avait annoncé les projets de la OAK de produire dix avions Tu-214 en 2010-2012.

Le chef du bureau d'études de la Société anonyme ouverte "Toupolev" Valeri Poklad a qualifié la déclaration de A.Fedorov de précipitée. Selon l'expert, les responsables de la OAK sont éblouis par une perspective de gagner le marché avec les avions SuperJet -100 et МS-21. D'après une déclaration officielle la corporation "Soukhoï" commencera la production en série de l'aéronef russo-étranger au milieu de 2010, alors que la corporation "Irkout" lancera un long-courrier russe du 21 siècle en 2014. V.Poklad a son propre point de vue à ce sujet : le SuperJet n'apparaîtra pas sur le marché avant 2011, quant à l'avion MS-21, il faudra attendre 8 ou 10 ans. Le constructeur dit que suite au non-respect des délais des travaux, les aviateurs manquent déjà 300 avions. Dans cette situation le Tu-214 ne serait pas de trop.

L'adjoint du directeur technique d'une des compagnie aérienne, qui a préféré rester anonyme, a dit à RusBusinessNews, que le Tu-214 est un avion tout à fait normal qui pourrait servir de base pour faire développer l'aéronautique. Tous les défauts de cet avion viennent du système actuel de l'économie russe. Tout est à refaire, à commencer par l'extraction du minérai jusqu'à la formation des cadres. La compétence dans l'aéronautique vient avec des années, Un produit compétitif résulte de la concurrence entre les écoles des constructeurs. Les tentatives de résoudre le problème à travers le ressemblement de tous les bureaux d'études au sein d'une corporation ou à travers leur division en bureau d'études de "bataille" ou "commerciaux" ne donneront que de mauvais résultats. Le chef du bureau d'études de la Société anonyme ouverte "Toupolev" Alexandre Chengard a déjà déclaré que le fait de priver le bureau d'études de la possibilité de concevoir les avions civiles aboutira à la disparition de l'école russe de l'aéronautique avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour le potentiel défensif du pays.

Les experts pensent que ce n'est pas son prix de revient qui a décidé le sort du Tu-214. La rentabilité du SuperJet est aussi problématique que celle du Tu. A partir de 2003 le coût du projet ne faisait que croître. Selon les mass media, initialement il a été prévu de diriger pour recherche et développement 440 millions de USD. En 2004 les travaux de recherches et d'études s'évaluaient déjà à 600 millions, en 2005 à 751 millions. A l'époque les experts ont calculé que le coût d'un avion sera autour de 30 millions de USD, y compris les dépenses pour le moteur, ce qui exclut automatiquement les compagnies aériennes russes de la liste des acheteurs.

En 2008 les députés de la Douma de la Fédération de Russie ont été informés que pour lancer la production de l'avion en série il faudrait encore presque 900 millions de USD. Suite à ce financement généreux on produira en 2010 12 moteurs homologués, et en 2011 le nombre de moteurs produits ne dépassera pas 40. Il s'avère que pour pouvoir organiser la production en série il faudrait moderniser la production. Seule la Chambre des comptes russe peut savoir à quoi a servi tout l'argent versé précédemment.

Les experts sont unanimes : pour pouvoir réaliser un avion aussi coûteux il faut avoir des préférences de l'Etat. Les avantages permettraient de vendre le SuperJet réalisé pratiquement tout entier de composants importés sur le marché russe au même prix que le An-148, qui est presque à 70% de production russe. Tôt ou tard l'Etat, donc tous les contribuables, seront obligés de rembourser les pertes dues à la vente au prix cassé de cet avion qui vaut de l'or. Il n' y aurait rien d'extraordinaire ( toute production de pointe coûte très cher), s'il ne s'agissait pas d'un traitre de chiffre. Avec l'argent investi dans le SuperJet les étrangers réusissent à produire des aéronefs qui sont vendus à leur prix normal.

Toutes les explications du prix de revient des avions russes par le débâcle de l'économie du pays sont rejetées par les spécialistes : en temps de guerre on a lancé l'industrie à paritr de rien, et à l'époque 2 ou 3 mois suffisaient pour résoudre les problèmes beaucoup plus compliqués qu'aujourd'hui. Les experts pensent que le problème est ailleurs. Le système établi dans le pays a pour but d'engager les fonds budgétaires et non pas de créer une production compétitive. A tout prendre, le projet de production de l'avion moyen-courrier SuperJet-100 sert de source d'enrichissement aux fonctionnaires russes qui font du lobbying. C'est à l'autel de leurs intérêts commerciaux qu'a été porté l'avion Tu-214.

Les effets de l'économie construite à la taille des fonctionnaires ne tarderont pas à se faire sentir. La Chine qui a l'habitude de tout faire très vite a l'intention de sortir sur le marché avec les avions A-320, dont elle démarre la production. Il est évident que leur avion sera moins cher que celui des constructeurs russes. Aujourd'hui personne ne peut garantir, que demain les responsables de la OAK ne declaront pas la production du SuperJet et du МС-21 pas rentable et pour cette raison ne fermeront pas le projet.

L'entrepreneur Alexandre Lebedev, qui a mis beaucoup d'effort pour lancer sur le marché l'An-148 a déclaré récemment aux mass media que le capitalisme russe a un relant de l'économie soviétique. "On a l'impression que le secteur public de l'URSS avec toutes ses règles, ses valeurs et ses règlements a déménagé dans le secteur privé. Quant aux gens ils sont restés les mêmes, ils sortent tous du même moule ".

La Russie continuera à perdre la compétition économique au profit de ses voisins jusqu'à ce que les positions clefs dans l'industrie ne soient prises par des gens formés à l'Occident qui ont pour objectif de lancer une production compétitive et non pas d'engager les fonds budgétaires.

Vladimir Terletski

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